Réseaux sociaux et mobilisation

Les réseaux sociaux favorisent une diffusion à grand V et à grande échelle et notons qu’en termes de circulation de l’information, « il s’est produit une sorte d’effet levier des réseaux sociaux, permettant de soulever les masses ». (De Blasi, 2011) Avec la situation actuelle de grève étudiante, nous sommes à même de constater concrètement le pouvoir de rassemblement que peuvent avoir les réseaux sociaux. Ils permettent de joindre en un temps record un nombre important d’individus, et ce sans aucunes contraintes géographiques ou financières.

Les flash-mobs, l’agora des chats et des tweets, sont un nouvel espace d’expression et de mobilisation peu ou pas régulé ni intégré dans le champ politique. Le temps de l’action politique est bouleversé par leur instantanéité qui provoque une opinion et un effet de masse immédiat. (De Blasi, 2011)

L’instantanéité, c’est la clé de la mobilisation et de la diffusion rapide de l’information. Par exemple, on n’a qu’à actualiser constamment toutes les publications portant le tag #manifencours sur Twitter pour avoir des commentaires en temps réel de manifestants, policiers, journalistes, etc. L’effet d’immédiateté peut toutefois être problématique : un commentaire de 140 caractères ou moins, sans réelle mise en contexte, peut entraîner un soulèvement et un effet de masse qui dépasse parfois les limites de la raison. Ainsi, il n’est pas impossible que plusieurs s’enflamment pour une information qui est erronée ou complètement fausse. Comme dans toutes situations, l’exercice du jugement est de rigueur.

L’instantanéité se manifeste aussi dans des événements tels que les Flash Mob, des évènements de mobilisation éclairs et spontanés qui favorisent le rassemblement d’individus qui s’unissent pour prendre part au mouvement.  « Cette formule peut prendre une tournure politique. Elle devient un outil de pression politique utilisé par plusieurs organisations qui souhaitent faire passer un message d’une manière innovatrice. En d’autres mots, les Flashs Mobs deviennent un outil efficace pour revendiquer, manifester autrement. » (Gosselin-Giguère, Illick et Tu, 2010) Les réseaux sociaux deviennent ici l’outil de d’annonce et de diffusion de ces interventions spontanées et permettent de joindre un nombre important d’individus en peu de temps, ce qui contribue à conserver l’effet de surprise de l’instant présent.

L’instantanéité est aussi « mise à profit par des organisations défendant des causes sociales » qui exploitent les fonctionnalités des réseaux sociaux pour entre autres mettre en ligne des pétitions. Ainsi, les réseaux sociaux peuvent servir des causes sociales ou politiques et appeler à la mobilisation d’individus militant pour des valeurs communes.

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Références

De Blasi, Maxime. 2011. Les réseaux sociaux, comme leviers des mobilisations et des révolutions. Le Monde. <http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/07/08/les-reseaux-sociaux-comme-leviers-des-mobilisations-et-des-revolutions_1544849_3232.html&gt;

Gosselin-Giguère, Joëlle, Maxime-E. Illick et Sarah Tu. 2010. Éthique et politique : Le cyberactivisme et la démocratie électronique. UQAM. <http://evenementuqam.ca/paract/articles/wp-content/uploads/2011/03/cyberactivisme.pdf>

Giasson, Benoît et Johanne Lapierre. 2012. Grève étudiante et communications à l’ère d’Internet. Radio-Canada. <http://www.radio-canada.ca/sujet/Droits-scolarite/2012/04/03/001-etudiants-reseaux-sociaux-.shtml>

 

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